LA MIGRATION DES BRAISES

LA MIGRATION
DES BRAISES
Création 2001
avec la collaboration de
Bernard Noël et d’Antonio Gamoneda
mise en scène, scénographie
Michel Mathieu
Affiche, Ronald Curchod
© photos : François Serveau
Distribution
Chantal Riotte, Nathalie Gouin,
Nadia Moëza, Jean-Marc Richon,
Marie-Angèle Vaurs, Quentin Sieling,
Joëlle Prestnitzer, Ouahid Dibane
Musiciens
Michel Doneda, Alain Joule,
Tetsu Saïtoh, Dominique Répécaud,
Guy Raynaud
Plasticiennes et plasticiens
Serge Lask, Jaumes Privat,
Delphine Ganvey, Line Tiné
et la complicité d’Annie Valère et Bernard Molinié
A PROPOS DU SPECTACLE
Sous ce nom se déroula une résidence de la compagnie à Rodez et dans l’Aveyron, avec le soutien actif de la MJC de Rodez et l’aide de la Mairie de Rodez et de la Drac. Elle alterna des créations de spectacles et des performances diverses . Elle s’ouvrit par 4 représentations de « Balade pour réveiller les feux » à l’amphithéâtre et trouva son couronnement dans la création des « Onze voix de fait » de Bernard Noël à la MJC, parallèlement fut créé et représenté « Loup Noir » de Jean-Laurent Siesling.
La résidence se déroula lors de trois « bivouacs « successifs. Et associa diverses figures et artistes du territoire.
Bivouac d’automne
Le premier bivouac se tint à Rodez, il associa une table ronde sur ce projet, l’ouverture d’un atelier pour jeunes et animateurs, des séances d’improvisation théâtrales, musicales, poétiques avec la complicité d’un vidéaste, le « Brasero » qui se tenaient au café « le Broussy ».
En plus de cela, un travail sur l’histoire des rues de la ville, en rapport avec l’inspiration des lieux nous entraîna sur une sorte de cartographie sensible marquée par diverses performances.
Ainsi, Rue Saint-Just :
« Saint Just qui a donné son nom à cette rue- mais chacun pense au révolutionnaire- fut un martyre chrétien – un enfant de 7 ans qui fut décapité au 4ème siècle par Damien, gouverneur d’Espagne pour ne pas avoir abdiqué sa foi…
Au milieu de la rue une tête sculptée sort d’un mur, ravagée par le temps. Par-dessus, selon l’angle d’un couperet passe une conduite de zinc. La maison abrita durant la dernière guerre les soldats de l’occupant. D’abord on assiste au goûter des enfants, ensuite on avance pour voir deux musiciens jouer aux quilles dans un passage obscur. La danse d’un mannequin acéphale amène ensuite le public au niveau de la maison fatidique. La fenêtre s’ouvre et une actrice dit le discours que Büchner prête à Saint-Just au moment du procès de Danton.
Lors arrive une charrette portant les enfants, tirée par un homme recouvert d’argile blanche. Le porche s’ouvre, un soldat le referme sur le convoi. La fenêtre aussi s’est refermée.
Elle se rouvre et une jeune femme en chantant met à sécher quelques habits d’enfants
Il y eût aussi une autre action qui mobilisa plusieurs personnes en mémoire d’une jeune fille juive déportée , habitant rue du Bal, sur des textes de Wiesel, Antelme, Khan, avec l’aide du plasticien Serge Lask…et plusieurs autres interventions en des lieux inspirants.
Premier bivouac de printemps
Ce fut à Decazeville qu’il se déroule avec diverses actions.
Une installation au musée de géologie avec des métamorphoses d’actrices en rapport avec les poupées de Delphine Ganvey et les sons électroniques de Guy Raynaud, les installation plastiques de Line Tiné.
Une action concert avec Dominique Répécaud au bâtiment des soufflantes , en relation avec les paroles des anciens mineurs et la défenestration d’un directeur du charbonnage, lors d’une grève dure au 19éme.
Enfin une soirée d’improvisation à la librairie « Le Hareng Saur »
Deuxième bivouac de printemps
A Sainte-Geneviève sur Argence, lieu de naissance de Bernard Noël, nous avons organisé une conférence avec Annie Valere autour de l’œuvre de l’auteur, qui lira le lendemain dans ce même Centre Culturel « le tu et le silence ».
Une représentation de « Loup Noir » qui fut suivie un jour après d’un itinéraire poétique autour de la chapelle de Mells , partant des poèmes de « Fables pour ne pas » au détour des installations plastiques de Jaumes Privat et les captations sonores de Pierre-Olivier Boulant.
A Naucelle, nous installons un « brasero » au café Ferrand, sons, poèmes, et gestes mêlés sous le signe de l’improvisation.
Ensuite nous organisons une dérive théâtrale dans les rues et les coins de Naucelle, qui fera redécouvrir leur ville aux habitants par des chemins inattendus, guidés par les poèmes de Sénac, Gamoneda, Char, Artaud, Noël, Metz, poètes à l’honneur aux rencontres poétiques de Rodez à venir
Rodez à nouveau pour une participation aux journées de la poésie avec des lectures de Jean Boudou à la Menuiserie, une performance-lecture sur des poèmes de Sénac, une autre sur le « journal d’un manoeuvre » de Thierry Metz et un parcours épistolaire à partir des « Lettres de Rodez » d’Artaud, faisant suite à une lecture de Gamoneda, un concert de Michel Doneda et Testu Saïtoh.
Ce bivouac se termina par une mise en espace à la tombée du jour, des poèmes de Trakl, Noël, Gamoneda, le long des rives de l’Aveyron
En Novembre 2001 nous présenterons enfin à la MJC, « Les Onze voies de fait » de Bernard Noël.