MEDEE

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MEDEE

MÉDÉE

Euripide

Création 1996

Mise en scène, scénographie
Michel Mathieu

Musique
Alain Joule

© photos Bruno Wagner

Distribution
 

A PROPOS DU SPECTACLE

Deuxième création de la compagnie dans le cadre de sa résidence à l’Université du Mirail (Jean Jaurès).
Elle a débuté par un long travail de traduction avec le professeur de grec ancien Lucien Bordaux lors d’un séminaire commun avec ses étudiants. La traduction ultime fut signée par Lucien Bordaux et Michel Menu.

On connaît le récit mythologique, comment Médée la magicienne trahit son peuple pour permettre à Jason et ses argonautes de s’emparer de la toison d’or et ensuite comment celui-ci trahit à son tour Médée pour épouser Creüse, la fille de Créon, comment enfin elle se venge de son amant pour éliminer sa descendance.
Nous avons été sensibles à l’interprétation du mythe par Isabelle Stengers qui rattache l’infanticide à la nature divine de Médée, fille du soleil. En effet par cet acte, elle se coupe de sa partie humaine pour rejoindre sa part divine.

Dans le texte, tous vont à Médée qui ne se déplace jamais, elle est exclue de la Cité, nous l’avions posée dans une grosse buse de béton fracturée sur un sol de sable noir, tandis que la cité était figurée par des fragments de colonnes argentées inspirées de Buren.
La scénographie installait déjà par elle-même les enjeux du texte, l’affrontement entre le monde mythique et celui de la cité, de la loi. Et plus précisément  elle représentait dans l’espace le double ostracisme subi par Médée, en tant qu’étrangère et en tant que femme, tel que l’exprime Euripide.

Le chœur chanté des femmes de Corinthe, était partie de l’ensemble permanent des protagonistes, soutenant ou contestant leur action, à la fois caisse de résonance et source des énergies, il ne se limitait pas au chant ni au verbe, mais tantôt s’appuyait sur des gestes concrets, tantôt par des transports de sons enregistrés, ou diffusés.

Joué au Théâtre Garonne, pour plusieurs représentations, au Théâtre Antoine Vitez (Université Aix-Marseille) à Rodez, Pau, au Revest (Toulon) et aux Théâtrales de Condom.

Le Cercle de Médée avec la pièce d’Heiner Müller et celui d’Euripide fut l’occasion d’un travail théorique lors de séminaires, un colloque qui nous permit d’inviter notamment Jacques Delcuvellerie, du Groupov, qui avait le premier dans l’espace francophone monté ce texte de Müller, une rétrospective cinématographique avec la cinémathèque « Médée grand écran » et une publication « les cahiers Médée », rassemblant les diverses contributions réalisées au cours de notre résidence à l’Université.

EXTRAITS DE PRESSE

[Christian Bonrepau, Flash, le 4 Avril 1996]
« … Dans une esthétique intemporelle qui sert bien au Théâtre Garonne, la lecture qu’ils en font tire sa figure mythique vers la contemporanéité …la pièce montre Médée, seule contre tous, monstrueuse dans son désir de vengeance et, c’est l’habilité de la mise en scène, terriblement humaine…Cette Médée tient son propos: Rester fidèle au mythe tout en le dépoussiérant pour en faire ressortir l’actualité. Au service de cette intention on doit souligner les interventions chorales aux sonorités renvoyant à la fois à l’art primitif et à la musique contemporaine: la raison d’être du spectacle. »

[Yvette Lucas, Nouvelles 31, le 4 Avril 1996]
« … La mise en scène où fusent beaucoup d’idées révèle une vive intelligence du texte et un travail particulièrement fouillé…Une rentrée de qualité pour le Théâtre 2 l’Acte dont la recherche passionnante et passionnée témoigne de la vitalité à aller encore de l’avant. »

[M.C.M, La Dépêche du Midi, le 1er Avril 1996]
« …Et si le texte apparaît d’autan lus comme un joyau brillant de mille facettes, c’est aussi grâce à la mise en scène foisonnante de Michel Mathieu. Soucieux d’appréhender le mythe dans sa globalité, tout en lui donnant une répercussion contemporaine, notamment à travers le thème de l’immigration, il bâtit autour de Médée la vision d’un monde barbare et cataclysmique. Dans un décor qui évoque un no-mands’land comme un terrain-vague sarajevien en voie de reconstruction, Médée est flamboyante et sanglante, entachée du sang de son frère et de celui de ses enfants… C’est le chœur qui figure le trait d’union dans ce drame, lié à sa pulsation secrète par la chorégraphie subtile de Pascal Delhay . A noter également la musique très prégnante d’Alain Joule.
Ce qui fait de cette « Médée » un spectacle entier, cohérent, dérangeant. »

[Louise Baron, La Marseillaise, le 27 Mai 1996]
« … Il y a c’est vrai, dans la Médée d’Euripide, la folie qui jette hors d’elle-même cette femme amoureuse et rejetée. Il y a cette impression d’appartenance à un monde coupable, violent, celui de la magicienne, un peu la sorcière à l’affiche. La sorcière, l’étrangère et en même temps, une humanité intérieure qui est bien encore de notre temps. Mais c’est dans les moments les plus simples, où la tension se montre à nu, sans artifice, que les comédiens l’ont le mieux fait ressentir. Des comédiens qui, dans l’ensemble, ajoutent à la parole une très forte domination corporelle de leur rôle.

[Josette Carbonnel, Le Petit Bleu, le 10 Août 1996]
« … voix lancinantes psalmodiées, sortes de plaintes pitoyables qui accompagnent est rythment le texte jusqu’au paroxysme d’un rap envoûtant, déclamatoire, entraînant tout dans sa violence infernale. Quelque peu déroutant pour un public non averti, ce théâtre expérimental reste extrêmement enrichissant par son originalité et sa vision transcendante d’un thème, ô combien d’actualité, celui de l’exil. »

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