PAS BOUGER

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PAS BOUGER

PAS BOUGER

Création 2003

Mise en scène
Marie-Angèle Vaurs

Texte
Emmanuel Darley

Affiche
Bruno Wagner

 

 

Distribution

Alejandro Moreù
Quentin Siesling

Lumières, Christian Toullec
Costumes, Nathalie Guillot

Tout public
Durée 1h30

 

Rencontre surréaliste, impensable, entre deux « êtres », l’un A, tout entier dans le mouvement, l’autre B, tout entier dans l’immobilité.
A est optimiste, dynamique, actif, positif. Il se vit comme un être libre alors qu’il est soumis à une contrainte « marcher toujours ».
B à l’opposé est un être granitique, une sorte de roc ancré au sol lié à la terre, contemplatif.Lui est enfermé dans cet autre contrainte  absurde : « pas bouger ».

On se laisse vite captiver par le mystère de ces deux figures, hors temps, hors lieu et qui pourtant nous disent si légèrement, avec tellement de tendresse et d’humour des choses si profondes sur notre ici et maintenant.

Création en septembre 2003 à la MJC Roguet à Toulouse

Autres lieux :
Le Cap à Rangueil les 24, 25 et 26 Novembre 2003,
Au Lycée Marie-Curie à Tarbes dans le cadre d’un festival « Lez’Arts mis en place par le Parvis les 17, 18 et 19 Mars 2004, à Castelnaudary

A se défi­nit essen­tiel­le­ment par le fait qu’il « marche » droit devant lui, en route vers son destin. Il a une sorte de but à attein­dre, qui oriente toute son exis­tence, qui sou­tient sa volonté : il doit ren­contrer une cycliste. Il est entiè­re­ment concen­tré sur cet objec­tif, capi­tal, semble-t-il, pour son avenir. Il est dyna­mi­que, actif, posi­tif. Cet indi­vidu ne nous est pas inconnu. Il nous res­sem­ble : impa­tient, minu­tant ses per­for­man­ces, préoc­cupé par le temps qui passe, par l’inquié­tude de l’action à accom­plir, angoissé à l’idée de « perdre son temps », prêt aussi à toutes les com­bi­nes lui per­met­tant de s’arran­ger avec la réa­lité. Il est seul face à son destin, sans nom, sans famille.

B est à l’opposé un être gra­ni­ti­que, une sorte de roc, ancré à la terre, soudé au sol, com­pact, obs­tiné, accro­ché au « Pas bouger » qui le cons­ti­tue. Il a lui aussi quel­que chose à accom­plir, mais il ne le cher­che pas acti­ve­ment. Il attend le signe. Il n’est pas seul : il appar­tient à une com­mu­nauté, celle des Ming, nom géné­ri­que dési­gnant tous les êtres immo­bi­les et par­fai­te­ment sem­bla­bles. Il vit avec les éléments, en contact étroit avec eux, lumière, soleil, vent, pluie, nuages, jour et nuit, lune, orage. Ses préoc­cu­pa­tions relè­vent de l’essen­tiel absolu : pro­créa­tion, nais­sance, mort … B nous est pro­fon­dé­ment étranger. Il vient d’un autre monde, d’une autre pla­nète.

Puis, il se passe cette ren­contre inouïe, impos­si­ble entre ces deux êtres que tout oppose. « Pas bouger », pre­miers mots pro­non­cés par B, stop­pent la marche de A, comme pour­rait le faire un pan­neau « STOP ». B s’impose donc immé­dia­te­ment avec une force extra­or­di­naire, capa­ble d’arrê­ter le pro­jec­tile en mou­ve­ment qu’est A. Malgré lui, A com­mence une conver­sa­tion, s’informe, ques­tionne, oublie pour un moment son objec­tif, accepte même de faire une entorse à son « rythme » pour répon­dre à la demande du pre­mier Ming.

Une sorte d’amitié finit par s’établir au fil des ren­contres. Un rap­pro­che­ment s’opère qui va amener B à accom­plir l’ini­ma­gi­na­ble, à s’extraire de sa gangue de sel, à bouger. En contre­par­tie pour­rait-on dire, c’est B qui va voir à la place de A la cycliste tant atten­due, et qui, fina­le­ment va déli­vrer A de cette recher­che, l’amener à « passer à autre chose ».

Les échanges entre ces deux per­son­na­ges sont brefs, la langue réduite au mini­mum. A est plus bavard que B et dis­pose d’une plus grande capa­cité de cons­truc­tions gram­ma­ti­ca­les. Mais il reste cepen­dant concis. B n’émet que le strict néces­saire pour se faire com­pren­dre, comme un étranger, quelqu’un qui n’a pas de la langue un manie­ment aisé et qui va à l’essen­tiel.

Une image s’est impo­sée à mon esprit en lisant cette his­toire : l’image d’une girafe ren­contrant un pin­gouin.

Deux êtres « impos­si­bles », par­faits chacun dans son genre mais abso­lu­ment étrangers l’un à l’autre. Cette situa­tion-là dégage d’elle-même une dimen­sion de comi­que, qu’il convient d’exploi­ter et de déve­lop­per théâ­tra­le­ment. Il y a matière à tout un tra­vail d’acteur pas­sion­nant…
On est obligé en quel­que sorte de reve­nir aux sour­ces :

Sources de la parole :
Ming n’a « pas ouvert bouche depuis longtemps », il réapprend à parler. D’où viennent les mots ? Comment arrive-t-il a les former ?

Sources du mouvement :
Comment « bouger » quand depuis toujours on ne bouge pas ? Et A, qui est toujours dans le mouvement comment se comporte-t-il dans l’immobilité ? Il y a un langage du corps à inventer, une « geste » propre à chacun des personnages à faire émerger. Le comique viendra aussi de cette maîtrise des corps.

On est dans un espace tota­le­ment abs­trait, non réfé­ren­tiel. Des fais­ceaux lumi­neux tra­cent des lignes, des­si­nent des espa­ces dif­fé­rents sui­vant les évènements du récit.

Il s’agit de lais­ser res­pi­rer le texte, de le res­ti­tuer dans sa nudité avec le maxi­mum de rigueur. Rien de froid cepen­dant ; au contraire, dans cette rigueur même, dans la pré­ci­sion des corps en mou­ve­ments ou immo­bi­les s’ancre l’émotion, le rire, la détresse, la vie…

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