Théâtre de rue
La compagnie, dès l’origine, s’est montrée active dans l’espace public en intervenant généralement à sa propre initiative ou en collaboration avec d’autres pour réagir à des situations ou des événements qui l’ont amenés à prendre position.
1969
Elections
A l’occasion des élections législatives, nous parcourons la ville les têtes emprisonnées dans une échelle qu’on dresse aux carrefours pour haranguer la foule. Elle est précédée d’une télévision trafiquée pour évoquer une urne dans laquelle les participants crachent à tour de rôle… action réalisée avec des collègues de Bordeaux.
1970
Nouvelles Galeries
Nous investissons avec une vingtaine de faux-clients le magasin en chargeant les caddies de toutes sortes de produits, puis une fois arrivés aux caisses s’engage une dispute simulée entre une femme qui tient son budget, et son homme qui ne veut rien entendre, nous entonnons alors des slogans hostiles à la consommation et à l’exploitation, du style « c’est gratuit, c’est nous qui le fabriquons » . Après un grand cri nous quittons les caisses en laissant là les caddies.
1971
Madame Pouet-Pouet
Une grande marionnette représentant une sympathique commère est fabriquée en papotage, avec une grande robe dans laquelle s’abritent des acteurs qui rentrent et sortent pour interroger Madame sur l’actualité, locale et nationale, et révéler sa part cachée. Elle a visité la Place Saint-Sernin à Toulouse, lors du marché dominical, s’est déplacée à Rodez où elle fut un temps kidnappée par les gendarmes du coin.
1972
La Guillotine
Pour protester contre la condamnation à mort de Buffet et Bontemps, nous construisons une Guillotine avec l’aide de Jean Julliac, que nous trimballons sur le marché Saint-Sernin, enveloppée d’un papier cadeau en annonçant l’arrivée du dernier gadget de Guy Lux, présentateur populaire du moment;
Nous dressons la guillotine et arrêtons un passant complice, à la chemise blanche qui est maintenu à côté de l’appareil. Quand le couperet tombe, il reçoit dans la gueule un plein seau de sang de bœuf.
L’action a été réalisée avec les amis de l’Imprimerie 34 qui en ont fait état dans leur livre des affiches «contre».
1973
Motorola
En guise de soutien aux travailleurs en grève nous intervenons dans les locaux de l’entreprise pour jouer non spectacle dénonçant les conditions de travail avec plusieurs séquences créées pour l’occasion.
Peychiney-Noguères
En relation avec la CFDT et les ouvriers de l’entreprise à Lacq, nous intervenons pour une action resserrée au Marché Saint-Sernin et nous jouons une version que nous nommons « Les briques » lors d’une soirée-débat. Notre proposition se terminait par une course d’unijambistes entonnant « Halte là, halte là, halte là, les syndicats, les syndicats… sont là ».
1974
Pour Puig-Antich et le M.I.L
Nous intervenons place Saint-Sernin avec nos personnages et nos costumes de la Marche Royale, pour condamner la répression en Espagne franquiste.
Nous reprendrons cette opération dans la rue piétonnière de Carcassonne en parallèle avec un meeting de Rouge, sur la chanson en vogue « Viva España ».
1975
Pour les basques
Une autre action pour protester contre l’exécution des prisonniers basques par le régime franquiste.
1976
Le jeu de l’oie
Nous nous déplaçons à Marseille à l’invitation de l’école des Beaux-Arts pour un grand jeu de l’oie dans la cour de l’école et des actions sur le boulevard proche, des rencontres répétées au sein de la foule, afin de créer un sentiment d’étrangeté dans le flux urbain.
Drapeaux
Le premier mai nous défilons dans le cortège avec des visages peints en gris en tenant des drapeaux transparents.
1977
Mannequins
Comme une critique de la société marchande, nous nous postons devant les magasins de vêtements de la Rue Saint-Rome, dans des pauses de mannequins en accrochant le client verbalement… « achète-moi, achète-moi ».
Nucléaire/avortement
Nous associons deux luttes parallèles, celle des anti-nucléaires et celle des partisans de la libéralisation de l’avortement par une bouffonnerie montrant l’expulsion d’un avorton du ventre de Lortat-Jacob.
Théâtre à la roulette
1978
Lectures de l’espace urbain
Au cours d’un stage avec les étudiants en théâtre de l’Université Toulouse/Le Mirail, nous entreprenons une série d’actions sans référence à l’actualité, plutôt dans l’esprit de Fluxus quoique plus directement corrosives.
La poste centrale
Plusieurs personnes se faufilent dans les files d’attente devant les guichets et progressivement se mettent à protester à haute voix contre l’attente. Gros chambardement, à ce moment une fille en robe de mariée, en pleurs, fait irruption, poursuivie par son mari muni d’un révolver, jusqu’à monter au balcon surplombant la salle et faisant mine de se suicider -un légionnaire croyant à la véracité de la scène, maîtrisera le « mari »- .
Mais à ce moment, une personne rentre dans la poste avec une enveloppe gigantesque, la pose au sol et écrit « à mon amour », et à cet instant toutes les personnes dans les files offrent alors des bonbons aux gens sidérés, puis disparaissent… Arrivent les flics (en vrai), matraques en l’air qui se figent devant l’enveloppe au sol.
Le bus
On choisit une ligne de bus, à chaque arrêt monte une personne le visage peint en gris, progressivement leur nombre croît jusqu’à ce qu’ils soient majoritaires dans l’autobus, et quasiment seuls au terminus.
Sortie de boîte
Un couple se tient à la sortie d’une boîte de nuit, l’homme tient une femme en laisse à quatre pattes, des conversations s’engagent…
1983
La semaine d’Edgard Schneider
Sur la place Saint-Georges, au cœur du centre huppé de Toulouse, habillés de rose, nous proposons un moment de lecture assortie de la musique d’Hic et Nunc. (Doneda, Robens, Masmalet)
Michel Mathieu, sur une bicyclette immobile, pédale en lisant la chronique d’Edgard Schneider, tandis que Marie-Angèle Vaurs lacère avec un couteau ses habits roses de la dernière mode.
1984
Tranxène
Constitution éphémère d’un groupe de théâtre de rue contestataire, Tranxène, sa seule action en rapport avec la croissance visible des sans-abris àToulouse, fut de traverser la ville avec des matelas troués dans lesquelles apparaissaient les têtes des divers porteurs.
1993
Actions de rue autour du cycle du canard sauvage
Poème de Serge Pey
On parcourt la ville en disant un poème de Serge Pey sur les oiseaux de Tchernobyl
Vente de produits immunitaires contre la radio-activité
Sur les marchés, en combinaisons blanches, on vend des légumes peints en blanc « venus de Tchernobyl » pour se vacciner contre la radio-activité.
Festin de canards
Des canards assemblés, têtes blanches stylisées, s’assemblent autour d’un carré d’herbe dans l’espace urbain.
Les exilés
Une famille d’exilés tente une traversée sur un axe fréquenté, le plus vieux laisse échapper de sa valise un lot d’oranges, les protagonistes sont masqués comme dans le théâtre nô ou kabuki.
2011
Le Prix P.A.P.O.N
Une idée de Bernard Réglat qui trouva sa réalité devant le monument à la Résistance de Toulouse, réalisée avec la collaboration de l’A.A.E.L. et l’intervention finale de Serge Pey.
Une remise de prix aux préfets qui ont été les plus zélés dans les expulsions d’immigrés.
2022
Ukraine
Action dans les rues de Toulouse pour protester contre l’invasion russe; un homme, croix rouge au front tire une colonne de casques militaires ( référence à la colonne de chars russes) terminée par une chemise ensanglantée, et crie « guerre à la guerre », « Poutine hors d’Ukraine ».
2023
Machines
Lors de la manifestation contre la réforme des retraites, on crée des « machines corporelles et vocales » sur le thème du travail et de l’exploitation, on termine l’intervention par un discours d’un député, style Attal qui se fait bien entarté.
Autres interventions
Improvisation de la Nébuleuse
Place du Capitole (interrompue par deux fliquettes à cheval)
Sur ce même processus, dans le parc de l’Observatoire et dans le Parc de Compans.
Pots de culture
En marge d’une manifestation, nous vendons des petits pots de culture remplis de billes de polystyrène devant la FNAC.