A propos du spectacle

De ces sept courtes pièces, le poète dit qu’elles sont d’un théâtre intérieur « drames en suspens, signes encore de la vie de chacun en la vie hominienne forcée de plus en plus »
Avec ces textes nous tentions un pari, qui est du reste inscrit dans leur teneur même: procéder à un recentrement sur ce qui est d’être simplement au monde, non seulement face à ce qui nous entoure, mais face à notre propre nature au contact de nos semblables…et avec les monstres froids que nous avons créés.
Une retraite en quelque sorte pour nous reconstituer.
Cela passait par une attention au silence, un travail poussé sur le phrasé, la spatialisation de la parole, la prise en compte de l’espace comme acteur constitutif, une gestualité minimaliste, une lumière diffuse avec utilisation des ombres.
Sept morceaux donc pour une crise existentielle, et pour certains l’existence même comme crise, proche du constat de Beckett « …sa naissance fut sa perte »
Où là Michaux, lui, nous laisse dans la suspension.
Ainsi parle la Grande Voix « Tu as vécu cinq vies et tu en veux encore ? »
Entrées diverses pour ce questionnement vital, ainsi; de la déchirure à l’exil (Exode) à la découverte du sentiment amoureux entre désir et crainte ( Attente ) en passant par la confrontation de la mort inévitable et la soif tenace de vie (le bandeau).
L’alchimie du théâtre nous a aidé à faire entendre, par leur incarnation ces dialogues de l’être intérieur, sans trahir leur profondeur intime.