A propos du spectacle

De Médée à Hécube -si l’on se cantonne au théâtre antique- la scène s’est souvent penchée sur la représentation de l’être féminin sous ses différentes faces.
La littérature dramatique contemporaine n’est pas en reste. Au gré sans doute de l’ascendance du féminisme elle s’est mise à rétablir progressivement un équilibre qui, faut-il le dire penchait malgré tout en faveur des hommes, vers un intérêt plus marqué vis à vis des attitudes féminines.

Quand Martin Crimp questionne l’énigme que figure Anne, une jeune fille « de bonne famille » glissant dans le terrorisme, quand Angélica Lidell crie la soif insatiable d’amour, ou que la Nova de « Par les Villages » (Peter Handke), ré-ouvre le chemin de l’espérance,  ce sont des visages d’aujourd’hui que nous découvrons.

Notre projet est celui d’un parcours, d’une visite dans les appartements de ces dames, séductrices, touchantes, lumineuses ou terrifiantes. Il s’agit d’une installation qui mettra en présence huit figures féminines ; chacune dans son espace délivrera son monologue, pour dire le désarroi, l’amour ou la vengeance…
Pour chacune de ces performances on imaginera une installation particulière qui trouvera sa place dans la scénographie globale.
Ce parcours se redéfinira à chaque fois selon le paysage du lieu où il se situera.

Les textes retenus mêlent donc des passages du répertoire ancien à des extraits de la dramaturgie contemporaine. Prélude : Roberto Zucco de Koltès
Parcours : Roberto Zucco de Koltès
Médée de Sénèque
La servante Zerline de Herman Broch
Atteinte à sa vie de Martin Crimp
Je ne suis pas jolie : de Angélica Liddell
Eléments moins performants de Peter Turrini
Hamlet Machine de Heiner Müller
Par les villages de Peter Handke

La mise en scène et les installations sont assurées par Michel Mathieu.

A titre d’exemple le texte de Martin Crimp est proféré par l’actrice à l’intérieur d’une ville en réduction, l’actrice jouant à la fois le personnage adulte et le personnage enfant, et s’amusant avec les objets comme une fillette avec sa poupée. Un projecteur projette les ombres de l’actrice et des éléments de la ville sur le mur…
Plus loin Zerline raconte ses souvenirs érotiques en préparant une soupe.
Là, Médée parcourt l’espace d’un bout à l’autre, traversant un cadre de porte gigantesque pour détacher d’un mur des habits d’enfant…
Ici, la  gamine fait exploser une paroi de papier pour crier son amour à Zucco, ensuite elle est tirée vers le fond par une corde tandis qu’elle cherche à atteindre l’aimé par ses mots.
Ophélie est enfermée dans une cage de plexiglas sur un sol d’argile et trace sur la paroi transparente les stigmates de sa révolte…

Les comédiennes qui participent à l’aventure quand elles ne figurent pas dans les spectacles de la compagnie sont toutes issues de la formation « Acteur Pluriel ». Elles ont toutes depuis un parcours professionnel et certaines  ont leur propre compagnie.

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