LE NUMERO D’EQUILIBRE
Création du Théâtre de l’Acte :
LE NUMERO D’EQUILIBRE
Texte de Edward Bond
Traduction de Jérôme Hankins
- Mise en scène : Michel Mathieu
- Assistant à la mise en scène : Diane Launay
- Scénographie : Michel Mathieu
- Constructions : Alberto Burnichon
- Lumières : Alberto Burnichon
- Costumes : Odile Duverger
- Univers sonore : Sébastien Cirroteau
- Avec :
Viv, la vieille femme : Natalie Artois
Nelson : Jean-Marieé Champagne
le chef de chantier : Kaf Malère
l’agent du service social : Andrée Benchétrit
l’épouse du chef de chantier : Marie-Angèle Vaurs
le voleur : Alex Moreu - Public : adultes
- Durée : environ 1h45
Il s’agit d’une sorte de fable sur la précarité du monde ; on ne sera pas étonné que l’auteur des Pièces de guerre se projette une fois encore dans un futur catastrophique, pour nous inviter à nous saisir de nos responsabilités, mais ce qui est plus surprenant c’est que l’alerte tragique vienne se nicher dans une comédie.
Un Bond burlesque, une face moins connue du grand dramaturge…
Voici comment l’éditeur présente cette pièce ; « Le numéro d’équilibre est construit comme un spectacle de cirque, où viendraient successivement exécuter leur numéro une agente des services sociaux ayant la phobie des boucles d’oreille, un voleur unijambiste portant haut-de-forme, une vieille dame bouddhiste attendant un bus à un arrêt désaffecté, un chef de chantier amateur de flamenco et armé d’un couteau à beurre. »
« Dans cette pièce acrobatique, le théâtre de Bond n’a rien perdu de sa force de dénonciation, mais on y trouve une allégresse comique nouvelle, comme si l’histoire de notre monde était une farce tragique. » L’Arche
À l’occasion de la création française en 2006 et de sa présentation au Festival d’Avignon, Jérôme Hankins – le traducteur et metteur en scène – rattachait l’inspiration de la pièce à la vie de l’auteur : « Edward Bond vient d’une famille ouvrière et sa vie d’après guerre a été nourrie par la radio, puis la télévision et le cinéma avec les comiques de l’époque… ; c’est en partie à partir de ces techniques de jeu comique qu’il a théorisé un art de l’acteur, c’est-à-dire que, même dans ces pièces les plus tragiques, ses références de jeu sont souvent liées à ces grands comiques anglais, en particulier dans le rapport qu’ils établissent avec le public. »
On le voit, il ne s’agit pas, avec cette pièce, d’un ovni dans l’œuvre du dramaturge. D’ailleurs la fiction, aussi drôle qu’elle soit, joue pleinement son rôle politique ; derrière l’humour pointent les questions auxquelles le public est invité à répondre, avec sa raison certes, mais aussi avec son imagination seule capable d’invention.
Un théâtre salutaire en ces temps d’incertitude… Pour cet épisode périlleux on imagine une scène comme une petite île suspendue dans un vide troué seulement des sons d’un extérieur menaçant.